Laura a 31 ans et elle est la maman de Soren 4 mois. Après une grosse fatigue due aux nuits écourtées, Laura semble avoir trouvé son rythme dans son nouveau quotidien de maman.
Elle aime être avec son fils et prendre le temps de le câliner. Quand il pleure, elle le prend immédiatement dans les bras et le berce doucement. Mais elle a eu dernièrement la visite de son amie Sofia qui lui a fait remarquer que « trop prendre dans les bras, ça habitue trop l’enfant ! ». Par ailleurs une tante de son mari lui a dit aussi que répondre immédiatement quand le bébé pleure allait le rendre « capricieux » et que de toutes manières laisser pleurer un bébé permettait de « faire les poumons ». Quand elle en a parlé à sa mère, elle lui a répondu qu’effectivement Soren semblait être un « sacré petit comédien » puisqu’il s’arrête systématiquement de pleurer quand elle le prend dans les bras.
Laura se sent perdue car elle a le sentiment que son bébé a besoin d’être cajolé et elle se demande si elle ne va pas donner de mauvaises habitudes à son fils…
Pourquoi le bébé semble chercher le contact physique ?
Le bébé humain est considéré comme immature à la naissance. En effet, il est dépendant de l’adulte et a besoin de lui pour manger, boire, se déplacer. Etonnamment, nous demandons au bébé de faire preuve d’une grande autonomie et très tôt…
Lorsque nous allons au zoo, nous nous extasions fréquemment devant un petit singe lové sur le ventre de sa mère ou de voir une lionne garder une proximité physique proche avec ses petits : cela nous paraît touchant et dans la logique des choses. Or il semblerait que l’on soit plus exigeant avec le « petit homme ».
Pourtant, tout comme les grands primates, nous avons gardé un besoin de portage actif, c’est-à-dire d’être porté et ceci pour une question de survie. D’ailleurs depuis la nuit des temps, des femmes portent leur bébé contre elle afin de les protéger lorsqu’elles vaquent à leurs occupations quotidiennes. Le portage correspond donc à un maternage instinctif et naturel.
Notons d’ailleurs que le bébé a gardé le réflexe archaïque d’agrippement, qui montre bien qu’il est biologiquement programmé pour être « accroché » aux bras d’un adulte.
Dans la théorie de l’attachement de Bowlby, l’enfant a le besoin vital de créer un lien d’attachement avec la personne qui s’occupe de lui. Or la proximité affective, et notamment le portage, est bénéfique pour le lien d’attachement. En effet, plus l’adulte répond favorablement aux besoins essentiels de l’enfant, plus il est en confiance. Le bébé qui se sent dans une relation sécure sera plus amène à explorer le monde.
Le bébé se met-il à pleurer exprès afin d’obtenir les bras de l’adulte ?
Les recherches en neurosciences nous montrent que le cerveau du bébé est immature. Quand il pleure, il est dans l’incapacité de contrôler son émotion, c’est une réaction primitive. Le bébé n’est donc pas en capacité de développer des stratégies pour obtenir ce dont il a besoin.
Il est à noter qu’on ne peut pas parler d’intention de manipulation avant 5-6 ans… Ce qui vous apparaitra comme des « crises » sont en fait des tempêtes émotionnelles que l’enfant n’est pas en capacité de contrôler.
En conclusion, le caprice chez le tout-petit n’existe pas ! Retenons que pleurer est le seul moyen à sa disposition pour faire comprendre à l’adulte ses besoins essentiels : dormir, manger, être changé, être câliné, être rassuré… En aucun cas les pleurs n’ont pour objectifs de vous piéger. Prendre le temps de répondre à son bébé, lui permet donc de se calmer et de se sentir en confiance. A l’inverse, laisser pleurer un bébé longtemps l’amène dans une angoisse prolongée en secrétant une forte dose de cortisol : cette hormone du stress s’avère toxique pour le cerveau de l’enfant.
Bercer un bébé lorsqu’il en ressent le besoin est donc fondamental pour son développement psycho-affectif et lui permet même de mieux développer son cerveau.
Votre bébé n’est donc pas un tyran, s’il pleure, c’est qu’il a un message à vous transmettre. Notons tout de même que les bras ne suffissent pas toujours à calmer le bébé puisque ses pleurs peuvent vous alerter sur un inconfort, sur sa faim ou sur une douleur. Avec le temps vous pourrez de mieux en mieux décrypter les pleurs de votre bébé.
Au plaisir d’échanger avec vous prochainement
Marion FANCHON
Animatrice Atelier des Futurs parents des Yvelines
Atelierdesfutursparents.78@gmail.com